Xynthia - 10 ans d'actions et de réglementations

La tempête Xynthia qui a touché le littoral Atlantique dans la nuit du 27 au 28 février 2010 a relativement épargné l’île de Noirmoutier, mais a renforcé la détermination de la Communauté de Communes de l’île de Noirmoutier à agir pour protéger le territoire et ses habitants ; engagement déjà fort depuis la tempête de 1978 notamment, qui avait provoqué l’inondation de la plaine agricole de Barbâtre.

En 10 ans, forte de sa compétence en matière de Sécurisation des personnes et des biens face à la mer, la Communauté de Communes a su s’inscrire dans les évolutions structurelles et réglementaires mises en place par l’État.

10 ans de réglementations et d’actions

Dès 2011, elle faisait labelliser son Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) complété en 2012. Il fut le premier PAPI littoral au niveau national. Ce programme est composé de 58 actions. À ce jour, malgré les complexités administratives résiduelles, 52 actions sont en cours et 37 sont terminées. 7,7 millions d’euros financés globalement à 70 % par l’État, la Région et le Département ont déjà permis la réalisation de travaux de sécurisation, de confortement et de rehausse des ouvrages :

  • plus de 5 kilomètres de digues ont été rehaussés de 80 cm pour prendre en compte le changement climatique, soit 80 cm de plus que le niveau atteint par la tempête Xynthia. Notamment sur l’ensemble de la côte sud-est de Barbâtre depuis la Grande Rouche, jusqu’au Polder de Sébastopol en passant par la digue du Gois, mais également au Bouclard sur la commune de La Guérinière.
  • 1,3 km des perrés de La Guérinière à l’ouest, ont été renforcés en leur structure et leur pied, et les cales ont été sécurisées.
  • Sur 1 km au sud de L’Epine et nord de La Guérinière, des épis ont été créés pour sécuriser un secteur dunaire en érosion forte.
  • Les secteurs dunaires de la Tresson et La Fosse à Barbâtre ont été aménagés par des méthodes douces.

Au-delà des investissements pour le rehausse des ouvrages, leur entretien permanent est assuré selon les règles liées au classement des ouvrages et leur niveau de service exigé. Cela représente environ 500 000 € par an en fonds propres.

En 2012, les quatre communes de l’île ont élaboré leur Plan Communal de Sauvegarde ; guide de référence pour faciliter la gestion de crise. Le système de « vigilance vagues-submersion » créé par Météo-France en 2011 permet une meilleure préparation. Un exercice de gestion de crise à l’échelle de l’île a été organisé en 2017.

Suite à l’application du PPRL (Plan de Préventions des Risques littoraux) par l’État en 2015, la Communauté de Communes a mis en œuvre tous les moyens nécessaires à l’accompagnement des propriétaires de biens pour la diminution de la vulnérabilité des entreprises, des habitations, mais aussi des bâtiments publics et des infrastructures d’intérêt général.
Aujourd’hui, plus de 400 propriétaires se sont inscrits à la démarche d’évaluation d’exposition au risque de leur bien. Cet effort commun est nécessaire en cas de défaillance d’un ouvrage afin que les composantes du territoire subissent le moins de dégât possible et retrouvent leurs fonctions normales dans un délai court.

Un service gestion du littoral complet et opérationnel

Pour mener de manière opérationnelle ces actions, les élus ont fait le choix de l’organisation d’un service complet au sein de la Communauté de Communes qui comporte 5 personnes dédiées aux études, aux travaux et à la rédaction des documents techniques et réglementaires de suivi des ouvrages, ainsi qu’au suivi du trait de côte dunaire, à l’information et la sensibilisation, à la prévention, au suivi des prévisions météorologiques et à l’accompagnement à la gestion de crise.
Par ailleurs, depuis 2011, la Communauté de Communes s’est dotée d’un marché d’intervention de travaux d’urgence et d’un système d’astreinte afin que les agents puissent être opérationnels directement en cas de dégât à la côte.

Il reste bien évidemment des secteurs à traiter et l’érosion récente sur le secteur de La Guérinière notamment, exige de notre part un niveau de vigilance et d’intervention s’adaptant aux cycles évolutifs des éléments naturels.
Le projet de sécurisation des 3 étiers reste un enjeu majeur pour protéger le centre-ville de Noirmoutier-en-l’île, ainsi que l’ensemble des activités économiques du marais.

En perspective et pour porter l’action future, la Communauté de Communes a élaboré en 2018 de la Stratégie Locale de Gestion du Risque d’Inondation. Ce document cadre permettra de faire directement le lien avec le prochain PAPI en définissant les orientations futures de la gestion du risque sur le territoire.

La culture du risque de chacun des acteurs et des habitants du territoire doit être préservée à long terme afin que l’île de Noirmoutier puisse s’adapter aux effets des changements climatiques.