L’île de Noirmoutier, est façonnée chaque jour par le vent, la mer et les marées. Ces forces modèlent les dunes et les plages, modifiant ainsi la forme de l’île, autrement dit son « trait de côte ». À travers des outils innovants et des projets collaboratifs, la Communauté de communes œuvre pour mieux connaître, mieux anticiper et ainsi mieux protéger son territoire.
Le relevé annuel du trait de côte : une mission essentielle
Créé en 1999, l’Observatoire de la Communauté de Communes de l’île de Noirmoutier permet de suivre la dynamique du littoral en mesurant la position du trait de côte, à intervalle régulier.
Ce sont plus de 20 km de côtes qui sont suivis chaque année en septembre à l’aide d’un GPS topographique, un outil de haute précision permettant de mesurer en trois dimensions, la position de la limite de végétation. Ces données sont ensuite représentées en cartographies permettant de comparer l'évolution de la position du trait de côte au fil des années et d'analyser les dynamiques globales de notre territoire.
Au-delà de l’analyse, ces relevés permettent de faire un état des lieux précis de la santé des dunes et des plages. On connaît ainsi un peu mieux les volumes de sable qui transitent le long du littoral. Lorsqu’un secteur sensible est identifié, des mesures de protection adaptées telles que des rechargements en sable ou la pose de ganivelles sont mises en place.
Le saviez-vous ?
Les premières données de la position du trait de côte datent de 1832, d’après le cadastre Napoléonien !
Projet de recherche Les dynamiques hydro-sédimentaires autour de l’île
Depuis 2022, Imane MEZIANE, doctorante à Nantes Université, mène une recherche approfondie sur les dynamiques hydro-sédimentaires et l'évolution du littoral autour de l’Île de Noirmoutier Son objectif ? Comprendre comment le sable est transporté par les marées, les houles, les courants, et les tempêtes, et comment ces processus, associés aux ouvrages côtiers, influencent l’évolution du littoral de l’île.
La participation citoyenne au cœur du suivi du trait de côte
Les stations d'observation Coastsnap
Coastsnap est un projet de science participative qui permet aux citoyens de contribuer à la surveillance des côtes grâce à leur smartphone. Lancé en Australie en 2017, ce dispositif a été déployé en 2022 sur l’île de Noirmoutier.
Le principe est simple : des stations d'observation fixes sont installées sur les plages. Les passants peuvent y placer leur téléphone pour prendre une photo du littoral. Ces photos sont ensuite envoyées aux chercheurs, qui les utilisent pour analyser les changements du trait de côte au fil du temps. Grâce à ces images, il est possible de suivre l'érosion, les effets des tempêtes et d'autres phénomènes naturels. Si vous passez à proximité d’un site équipé d’une station d’observation Coastsnap, n'hésitez pas à prendre une photo de la plage et à rejoindre ce mouvement global !
Les Sentinelles de la Côte
Le dispositif Sentinelles de la Côte permet aux citoyens de participer activement à la surveillance de l'érosion côtière. Ce projet innovant utilise des smartphones pour capturer des images des plages et des dunes, qui sont ensuite transformées en modèles 3D précis. Le site de la dune de la Martinière à l’Epine est suivi tous les mois grâce à l’application Sentinelles de la Côte.
Les outils de mesure océanographiques
Sur l'île de Noirmoutier, le marégraphe et le houlographe sont des outils primordiaux, couramment utilisés pour surveiller et analyser les variations du niveau marin et l'état de la mer.
Le marégraphe
Mesurer la hauteur d’eau
Un marégraphe est un instrument qui mesure en continu la hauteur du niveau de la mer à un endroit donné, au millimètre près. En comparant les valeurs mesurées et celles prédites dans les annuaires des marées, il est possible de calculer les surcotes.
Les surcotes ou décotes sont liées aux conditions météorologiques :
- La houle : plus le vent au large est fort, plus il forme une grande houle.
- Le baromètre inversé : le niveau marin prédit dans les annuaires de marée est calculé pour une pression atmosphérique de 1013 hectopascal (hPa). Le gain ou la perte d’1 hPa engendre une élévation ou un abaissement du plan d’eau d’environ 1 cm.
- Le vent à la surface de l’eau : le vent, s’il est fort et s’il souffle vers la côte, va entraîner les masses d’eau océaniques qui vont s’accumuler et s’élever contre la côte.
Depuis 2014, la Communauté de Communes, en partenariat avec le SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine) et la CCI de la Vendée ont mis en place un marégraphe, situé sur le port de l’Herbaudière. Le SHOM assure son bon fonctionnement et la diffusion des informations. Le marégraphe de l’Herbaudière fait partie du réseau international d’observation du niveau marin (GLOSS).
Consultez les données en temps réel sur le site Data.shom.fr.
Le Houlographe
Mesurer la houle
La houle est l’onde formée par les vents à la surface de l’océan, elle se déplace sur de longues distances. Une fois arrivée à la côte, elle forme les vagues qui déferlent sur les plages. La force des vagues définit ce qu’on nomme un état de mer. Pour définir l’état de mer, les houles sont caractérisées par leur hauteur, leur période et la direction de leur propagation.
Un houlographe est un instrument de mesure qui enregistre l’onde qui se propage à la surface de l’eau, et permet de caractériser l’état de mer en temps réel.
En juillet 2022 la Communauté de communes a fait l’acquisition et mis en service un houlographe. La bouée de mesure est entretenue par le Cerema, gestionnaire du réseau de bouées houlographes du CANDHIS (Centre d’archivage national de données de houle in situ).